Entreprendre pendant la crise : une opportunité pour tous 

Le coronavirus a bouleversé notre façon de voir la vie et de travailler, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle. C’est ce que je vous propose de découvrir en étudiant les mouvements des quatre quadrants du cash-flow. Le quadrant du cash-flow est une théorie développée par Robert Kiyosaki, un des grands penseurs modernes de l’indépendance et de l’intelligence financières, qui explique les quatre manières de générer des revenus. Voyons ensemble comment le quadrant se modifie, comment l’on peut en tirer parti et entreprendre pendant la crise.

Les quatre du quadrant du cash-flow

Sur le quadrant du cash-flow, quatre ensembles représentent quatre types de personnes : les salariés, les solopreneurs – microentrepreneurs et autoentrepreneurs –, les chefs d’entreprise et les investisseurs. 

La différence entre le solopreneur et le chef d’entreprise, c’est que le solopreneur ne dispose pas d’équipe, d’employés, ni d’actifs. Sa société tourne exclusivement autour du chiffre d’affaires et il n’a pas de haut de bilan solide. 

Le chef d’entreprise, contrairement à l’investisseur, continue de travailler dans sa société. Tandis que l’investisseur a développé un système qui lui permet d’avoir une entreprise qui travaille pour lui et de bénéficier d’un certain nombre d’actifs non seulement entrepreneuriaux, mais aussi boursiers et immobiliers. Voyons maintenant quelles sont les conséquences de la crise sanitaire sur le quadrant du cash-flow. 

De plus en plus de salariés s’orientent vers la microentreprise 

Le premier effet de la crise est d’accélérer une tendance déjà existante. Après des périodes de réflexion dues aux confinements, les salariés se tournent de plus en plus vers l’entrepreneuriat. Plus de 50 % des employés envisageaient auparavant cette orientation, mais seuls 2 ou 4 % d’entre eux franchissaient le pas et parmi eux, 90 % revenaient vers le salariat. 

Ce mouvement du salariat vers la microentreprise est donc une tendance de fond. Au regard des chiffres, le nombre de créations de microentreprises est explosif, mais leur viabilité n’est aujourd’hui pas établie. Cette dynamique va continuer à s’accélérer d’une part, par ces temps d’introspection offerts par la crise et d’autre part, parce que beaucoup se retrouvent au chômage et reçoivent des aides pour entreprendre. 

Certains solopreneurs se tournent vers le salariat ou se réinventent 

L’on assiste aussi au phénomène inverse, mais de façon plus réduite. Des solopreneurs s’orientent vers le salariat parce que leur entreprise n’a pas tenu pendant la crise, qu’ils se retrouvent en fin de droits, etc. Ils sont obligés de devoir de nouveau travailler, mais comme le chômage augmente, ils ne trouvent pas forcément d’emplois salariés. 

D’autres restent solopreneurs tout en se recyclant et en changeant d’activité. Ils se tournent vers des secteurs en forte demande tels que les métiers manuels du bâtiment. Ils s’adaptent aussi à tous les nouveaux besoins suscités par la crise et la distanciation sociale, notamment celui de revenir à plus de proximité. Ainsi, nombre de personnes ont créé leur société pour répondre au besoin de masques, etc. 

Le cas des chefs d’entreprise est le plus tendu

Quelques rares chefs d’entreprise issus du solopreneuriat redeviennent solopreneurs, car ils ne sont plus en mesure de rémunérer leurs salariés. Un certain nombre d’entreprises doivent fermer et la réorientation des dirigeants est délicate étant donné que :

  • le salariat est compliqué ;
  • l’investissement est à exclure puisqu’il n’y a pas d’argent. 

Le solopreneuriat reste la méthode la plus facile pour un chef d’entreprise de rebondir.

Certains risquent de sortir du système, ce qui est inquiétant, car ils n’ont pas acquis de droits aux allocations chômage et qu’aucune solution n’est proposée. Ce ne sont pas les 1500 euros d’aide versés par le Fonds de solidarité ou l’endettement à travers le PGE (Prêt garanti par l’État) qui peuvent véritablement les aider. Ils finissent par déposer le bilan et payent les dettes avec une caution personnelle. Le cas des chefs d’entreprise présente donc un tableau assez noir alors que le solopreneur dispose davantage de moyens pour se recycler ou repartir dans le salariat. 

Des investisseurs toujours présents malgré la crise 

Beaucoup d’entreprises continuent à bien tourner. Par conséquent, des chefs d’entreprise maintiennent leur rémunération et ne cessent de monter des véhicules d’investissement. Ayant échangé avec plusieurs partenaires, je vous le confirme : des investisseurs sont toujours présents. Ils investissent notamment dans des actifs entrepreneuriaux en faisant :

  • de l’intégration horizontale : achat de concurrents ;
  • de l’intégration verticale : achat de fournisseurs ou de clients. 

Cependant, certains investisseurs arrêtent d’investir puisqu’ils n’ont plus les flux de trésorerie nécessaires. 

Enfin, des chefs d’entreprise-investisseurs comme moi par exemple, redeviennent provisoirement chefs d’entreprise. C’est-à-dire qu’ils reprennent le pilotage de leur société pour une période transitoire, le temps de pivoter stratégiquement sur un certain nombre de sujets ou de l’alimenter en termes d’énergie, de vision, de management. 

Une fois que l’on est passé par la case investisseur, revenir dans la case entrepreneur se fait en règle générale pour une durée limitée. En ce qui me concerne, vu la perte de centaines de milliers d’euros, j’ai évidemment besoin de me remettre au premier plan par rapport aux salariés, aux clients, etc. Cette situation va se poursuivre encore un peu, le temps de la crise ou de la fermeture des établissements. 

Entreprendre pendant la crise : nouvelles tendances et opportunités

Quelles conclusions tirer de ces mouvements au sein du quadrant du cash-flow ? Tout d’abord, une crise accélère les tendances. Ensuite, des opportunités se créent à deux niveaux : 

  • les investissements : un certain nombre d’investisseurs cessent d’investir puisqu’ils n’ont plus les flux de trésorerie ;
  • les entreprises : certaines se retrouvent en difficulté, d’autres doivent fermer. 

Investisseurs, salariés, solopreneurs : toute personne avec de l’expertise est susceptible d’être intéressée par la reprise de ces entreprises. Cela éviterait une catastrophe pour les entrepreneurs contraints de déposer le bilan avec toutes les conséquences financières que cela implique. 

Espérons et gageons que le mouvement du repreneuriat et de l’investissement en reprise d’entreprise limite les pertes. Nous ne pouvons pas sauver toutes les sociétés, mais peut-être quelques-unes.

Retenez qu’aujourd’hui des occasions se créent du fait de ces déplacements dans les quatre quadrants. Les plus favorables sont la reprise des entreprises pour leur épargner la faillite et celle des investissements puisque certains se désistent. Vous souhaitez profiter de ces opportunités ? Rejoignez le mouvement !