Peut-on reprendre une entreprise sans argent ?

La question du financement est essentielle dans la reprise d’une société. Mais on ne dispose pas forcément de l’argent nécessaire pour se lancer. Est-il possible de reprendre une entreprise sans apport ? Décryptage.

Les situations où l’apport est nécessaire

L’apport est toujours lié au risque que prend la banque. C’est un peu comme dans l’immobilier : beaucoup de gens réalisent des opérations sans apport dans l’immobilier locatif, car la banque ne s’expose pas à un risque important.

Quand on s’engage dans un projet qui se finance difficilement et que les mensualités ou les annuités d’emprunt que l’on va rembourser à la banque sont tendues, celle-ci va demander un apport pour sécuriser ce remboursement d’emprunt.

Imaginons une entreprise qui ne peut rembourser que cent mille euros par an et que tout cet argent aille à la banque. Dans ce cas, il n’y a pas de trésorerie et à la moindre difficulté, à la moindre covid, elle ne peut pas faire face et se retrouve en défaut de trésorerie. Les banques demandent alors un apport par sécurité. Cependant, des projets de reprise sans apport sont possibles dans plusieurs situations.

Trois moyens de reprendre une entreprise sans fonds personnels

  • Trouver un financement alternatif 

Au lieu de faire appel à un organisme bancaire, on s’oriente vers des investisseurs privés, des particuliers qui vont souscrire à notre projet. Les solutions autres que la banque sont nombreuses, mais les institutions ou les gens qui font cela depuis des années ne les préconisent pas.

  • Reprendre une entreprise à l’euro symbolique 

Redresser ces entreprises en difficulté exige d’être suffisamment aguerri. Cela requiert non seulement un savoir-faire entrepreneurial, mais en plus, une aptitude à lever une situation complexe et risquée.

  • Prouver son expertise dans la reprise d’entreprise 

Il faut être en mesure de mettre en évidence votre compétence et votre capacité à reprendre un projet. En ce qui me concerne, la banque me demande des apports de moins de 10 %, car je démontre que je suis apte à piloter ce type d’opération par mon expertise et par les projets que j’ai déjà menés. 

Le crédit vendeur : une solution alternative dans certains cas

Dans cette solution de financement alternatif prônée par certains, l’acquéreur demande au cédant un paiement échelonné. Par exemple, le vendeur cède son entreprise pour 70 000 euros. L’acheteur propose de rembourser 10 000 euros par an pendant sept ans, somme qu’il va saisir sur le résultat de l’activité de l’entreprise. Mais il n’est pas possible de reprendre toutes les sociétés par crédit vendeur.

Faisons un parallèle avec l’immobilier. Le vendeur d’une ferme abandonnée dans le fin fond du Cantal acceptera sans discuter d’être payé sur plusieurs années puisqu’il n’a pas d’autres acquéreurs. En revanche, dans le cas d’un appartement situé en plein cœur de Nice, il ne sera pas possible de faire du crédit vendeur, car le marché est important et le bien pourra se vendre immédiatement.

De la même manière, on trouve des sociétés qui vont être difficilement cessibles. On va donc pouvoir proposer aux vendeurs d’acheter l’entreprise avec un échelonnement des paiements grâce au crédit vendeur.

Dans la majorité des cas, les entreprises qu’on acquiert à 100 % crédit vendeur ne sont pas intéressantes. Mais il y a une minorité de cas où elles le sont : lorsque l’on détecte un potentiel qui n’est pas exploité par le cédant. En effet, on a alors la capacité de démultiplier le chiffre d’affaires et la rentabilité.   

La reprise d’entreprises : un marché à saisir

Aujourd’hui, en France, 180 000 entreprises sont en situation d’être reprises et 30 000 entreprises ferment chaque année faute de repreneur. Sur ces 30 000 sociétés, certaines ne sont pas viables, mais la plupart le sont. Il existe donc bel et bien un marché important dans lequel on peut trouver son bonheur. Il faut juste passer à l’action.

Ma réflexion sur l’apport est mitigée. Il est nécessaire dans certaines situations, mais je me méfie des chambres de commerce et d’industrie et de tous ces gens qui donnent des conseils sans être experts. C’est un peu comme un professeur en création d’entreprises qui n’en a jamais fondé une seule de sa vie.

Deux générations de repreneurs sont sur le marché : l’ancienne et la nouvelle. Cette dernière va chercher à aller beaucoup plus vite, à trouver des raccourcis qui existent vraiment. Mon conseil : suivez les gens aguerris qui ont fait leurs preuves et n’écoutez pas les personnes qui disent que ce n’est pas possible.

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